Chez Arlette, il n'y a pas de filtre social. Juste une disponibilité du coeur, peut-être, un oeil étrange, un mécanisme inconnu et dépourvu de logique qui fait imprimer certains extraits. C'était il y a une trentaine d'années. Mes premières rencontres avec les magazines de déco. Ces magazines chers à Philippe Delerm. Il était question d'ambiance de chambre de jeune. Ici, l'ambiance sportive. Il était noté "elle aime l'extrême et la vie au grand air". Et on apercevait une paire de skis, négligemment appuyée contre un mur, des ballons, raquettes et rollers, savamment disséminés sur le sol. Alors, j'avais trouvé ça terriblement génial. J'ai aussitôt fait le forcing pour rapporter mes skis de la montagne aux vacances suivantes. Et je les ai exposés fièrement entre mon secrétaire et le mur. L'effet était moyen, on ne voyait que les points qui dépassaient du meuble, et puis, si on voulait les voir tout entiers, il fallait se coller contre le radiateur pour regarder dans l'interstice. ça ne facilitait pas non plus le passage de l'aspirateur, une paire de skis à déplacer. Peut-être n'étais-je pas véritablement sportive?
Et puis, sur la page suivante, il y avait l'aventurière. L'aventurière avait des photos de zèbres, genre safari punaisées "à la diable" au dessus de son lit. un sac de voyage ouvert sur le sol, et un appareil photo négligemment abandonné sur la couette. Et le commentaire disait "son appareil photo toujours à portée de main..."
C'est ce petit morceau de commentaire qui s'est imprimé. Souvent j'y repense quand j'entends râler parce "qu'il n'y a même pas un espace libre pour poser le
Pas facile tous les jours, de vivre avec une aventurière. Une vraie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire