vendredi 25 septembre 2015

Arlette et la factrice

L'allègement matériel touche à sa fin.

Hier, une idée lumineuse: un papier, un feutre, et hop, un petit "mot" scotché sur la boîte aux lettres "à l'attention de la factrice" - dont je ne connaît pas le nom. Pour lui dire que sur la table il y avait deux bacs et un sacs de chaussures-vêtements et servez-vous.
A mon retour, en début d'après-midi, le niveau des bacs avait baissé.
Une vague de bonheur m'a submergée.

Pour le déstockage des confitures, ce sera encore plus facile: suffira de les déposer dans la boîte.

J'adore ma factrice.

jeudi 24 septembre 2015

Arlette et son portique

Lueur salace au fond des yeux amateurs de grey, interressée chez les fitness branchés, interrogatrice chez les industriels, blasée chez les employés de l'aéroport, finalement, un portique, c'est tellement de choses à la fois, qu'on se demande pourquoi on n'utilise pas plus souvent ce mot dans nos conversations quotidiennes...
Celui-là serait plutôt "delermien". Sous toutes les coutures.
Un portique, ça cristallise des sentiments et des rêves mêlés, de l'espoir d'avenir et des bonnes surprises. C'est aussi un espace de créativité sans fin.
Mon papa est venu mardi. Chargé d'un des plus beaux cadeaux qu'on puisse faire à une jardineuse : un stock de bâtons, dont une bonne part taillés en pointe. Nous avons scié, enfoncé, lié, pour ériger ce support, sur lequel j'ai déjà pu déployer Albéric Barbier d'un côté et Crème de la crème de l'autre. Viendront s'ajouter un chèvrefeuille et un jasmin déjà présents dans les parages.
Et pourquoi pas d'autres trouvailles?

mardi 22 septembre 2015

Arlette se reprogramme

Il ne vous a pas échappé que ce Septembre constituait une période de flottement transitionnel (oh! que c'est bô!) dont je n'ai eu conscience que progressivement, en me regardant agir. Je n'ai pas commencé par régler son compte au tas de paperasses urgentes. J'ai choisi d'aller à l'important: revoir les amies que la sur-occupation m'avait conduite à délaisser. Me regarder dans une glace et pointer l'état des lieux. M'arrêter et ressentir mes muscles - on en a toujours forcément un peu- noués, tendus sans raison, et m'interroger.

Puis, je suis allée loin, très loin au fond des stocks. Exit les vieux magazines sur lesquels j'avais rêvassé de longues heures. Pour certains ils ont eu une seconde vie, chez des copines, dans la salle d'attente du cabinet médical du village, ou au container de recyclage. En déposant discrètement mon sac de magazines sous le porche des médecins, il m'a semblé, un instant, très fugace, déposer un nouveau né sur les marches d'une église. Comparaison oiseuse, les magazines avaient l'âge d'avoir fait leur communion.
Je suis ensuite passée au tri des objets divers: coussins de jardin, objets qui auraient pu vivre une nouvelle jeunesse si...et enfin au plus délicat : sacs, chaussures, vêtements.
Le "bac" (je ne peux pas dire carton, c'est du plastique) des injetables de ces 10 dernières années va partir aujourd'hui avec mon papa, direction ma chambre de jeune fille. Pour une séance nostalgie, il me faudra désormais prendre l'avion.

Aujourd'hui, je m'attaque à la mémoire des téléphones. Marre de dérouler la liste pré-enregistrée et d'y rencontrer des indésirables, ou la série des voisines d'il y a 10 ans. Ma petite satisfaction: avoir trouvé la manip de suppression du premier coup.

Pfft! Ridicule, diront certains. C'est pas ça qui va faire bouillir ta marmite ma petite Arlette! Focalise toi sur ce qui est vraiment important: trouver des clients, remplir à bloc ton emploi du temps, nettoyer les chiottes, le frigo... Et pourtant. Avant de couler les fondations de tous nos murs, on a creusé, évacué la terre et trié les cailloux, nettoyé, balayé la fouille, installé les ferrailles, en seulement après, balancé le béton. La préparation du chantier a souvent pris plus de temps et d'énergie que la réalisation du mur lui-même. Mais lui, le mur, il devrait tenir des décennies.
C'est juste ce dont j'ai besoin pour rallier ma fin. Quelques décennies.

lundi 21 septembre 2015

Arlette musarde à Opio

Je n'avais rien oublié. Casque, ipod avec un large choix de podcasts, téléphone branché sur l'appli qui compte les calories, les mètres, les dénivelés, et plus encore. J'avais même fait taire la culpabilité de faire 2 kilomètres en voiture pour aller au parc plutôt que de partir à pied de la maison. J'ai honte en l'écrivant. (un moment de honte est si vite oublié).
Et là, déception: le parc, fermé. Alors, j'ai marché du mausolée de Coluche jusque dans ces petits chemins que je rêvais d'explorer. 16h, 27 degrés, mais un petit vent, et de l'ombre parce que demain, comme dans la chanson de Brassens, c'est l'automne.
Cette balade d'une heure fut truffée de bonnes surprises: arriver à Notre Dame du Brusc, un endroit où il plane "quelque chose", tomber sur ce petit restaurant bleu fermé, incongru à cet endroit, croiser d'autres marcheurs lents, mais souriants, compter 11 véhicules croisés dont 6 mini, 3 X6 et 2 fourgonnettes de travailleurs, et déboucher sur le bunker du trou numéro 8 du club med.

J'ai aimé me sentir désorientée. Pour rien au monde je n'aurais consulté une carte. Je trouvais magique le fait que tous ces endroits que j'avais aimés séparément, se retrouvassent tout à coup si proches et reliés par le fil de ma balade (dont le but était : griller un peu de calories et dérouiller le squelette).

Arlette, virtuelle virtuose.

J'ai eu un journal, dans lequel j'écrivais. Au stylo, à la plume Reynolds, Parker, Waterman, sur du papier. Puis un jour, un blog, l'autre Arlette, que je tapais sur un clavier attaché à une tour, puis sur mes genoux peu importe où, dans un genre de book qu'on referme - clip- et qu'on glisse dans son sac.
Ces derniers temps, ceux qui sont connectés ont senti le saut dans la totale virtualisation. J'écris désormais les billets directement dans ma tête.
Plus de clavier, plus d'écran, 100% respectueux, et aussitôt pensé, aussitôt livré.