Il ne vous a pas échappé que ce Septembre constituait une période de flottement transitionnel (oh! que c'est bô!) dont je n'ai eu conscience que progressivement, en me regardant agir. Je n'ai pas commencé par régler son compte au tas de paperasses urgentes. J'ai choisi d'aller à l'important: revoir les amies que la sur-occupation m'avait conduite à délaisser. Me regarder dans une glace et pointer l'état des lieux. M'arrêter et ressentir mes muscles - on en a toujours forcément un peu- noués, tendus sans raison, et m'interroger.
Puis, je suis allée loin, très loin au fond des stocks. Exit les vieux magazines sur lesquels j'avais rêvassé de longues heures. Pour certains ils ont eu une seconde vie, chez des copines, dans la salle d'attente du cabinet médical du village, ou au container de recyclage. En déposant discrètement mon sac de magazines sous le porche des médecins, il m'a semblé, un instant, très fugace, déposer un nouveau né sur les marches d'une église. Comparaison oiseuse, les magazines avaient l'âge d'avoir fait leur communion.
Je suis ensuite passée au tri des objets divers: coussins de jardin, objets qui auraient pu vivre une nouvelle jeunesse si...et enfin au plus délicat : sacs, chaussures, vêtements.
Le "bac" (je ne peux pas dire carton, c'est du plastique) des injetables de ces 10 dernières années va partir aujourd'hui avec mon papa, direction ma chambre de jeune fille. Pour une séance nostalgie, il me faudra désormais prendre l'avion.
Aujourd'hui, je m'attaque à la mémoire des téléphones. Marre de dérouler la liste pré-enregistrée et d'y rencontrer des indésirables, ou la série des voisines d'il y a 10 ans. Ma petite satisfaction: avoir trouvé la manip de suppression du premier coup.
Pfft! Ridicule, diront certains. C'est pas ça qui va faire bouillir ta marmite ma petite Arlette! Focalise toi sur ce qui est vraiment important: trouver des clients, remplir à bloc ton emploi du temps, nettoyer les chiottes, le frigo... Et pourtant. Avant de couler les fondations de tous nos murs, on a creusé, évacué la terre et trié les cailloux, nettoyé, balayé la fouille, installé les ferrailles, en seulement après, balancé le béton. La préparation du chantier a souvent pris plus de temps et d'énergie que la réalisation du mur lui-même. Mais lui, le mur, il devrait tenir des décennies.
C'est juste ce dont j'ai besoin pour rallier ma fin. Quelques décennies.
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