Je l'ai lu avec circonspection, parce qu'une amie enthousiaste m'y avait poussée. Je l'ai lu aussi parce que Houellebecq fait de la pub de son auteur dans La Carte et le Territoire, que je viens de terminer, m'inscrivant en ceci à contre courant de la tendance, puisqu'il semblerait que la lecture de cette fin d'année soit "cinquantes touches de grey". Enfin, j'ai terminé l'ouvrage parce qu'il "se laisse lire" et que l'auteur a passé les pires heures de sa vie en taule au moment exact où je non-fêtais mes quarante ans.
Et pourtant, à peu de distance du début, l'emploi d'un "dénué" là où un "dépourvu" aurait eu sa place a failli m'arrêter. C'est wikipedia qui nous a sauvés. En affirmant que "dénué" et" dépourvu" étaient interchangeables.
Ce livre m'a fait penser à une chanson de Vincent Delerm mais en plus long. Des listes de noms -pipoles-, de marques, de références aux produits de notre enfance -visiblement nous jouions avec les mêmes jeux, mangions les mêmes choses...-
Quant au titre, je peux affirmer sans rougir que le terme "Roman" est ici usurpé. Ce texte est tout sauf un roman. La forme connue la plus proche serait "compte rendu d'interview pour Marie-Claire dont on aurait effacé les questions". Je ne suis pas fan du personnage "Beigbeder", blazer-jean-chemise-blanche-cheveux-longs-barbe-savamment-troisjouresque. Moi, mon truc, c'est plutôt les gens vrais, et (oui!) un peu bruts. Mal dégrossis de l'extérieur. Pas les onctueux. Là dedans, il nous explique comme quoi il est très sensible, que ce bouquin, c'est sa psychothérapie à lui, que tout ça, le divorce de ses parents, il était moche et timide, il l'est toujours, et cette garde à vue de 36h lui a changé la vie...J'ai un peu de mal. Rigidité blonde sans "f", certainement. Intransigeance sûrement. Pourquoi cette insistance à enfoncer le clou sur "je descends de la vieille noblesse française et de la bourgeoisie réunies"? Pour cacher un truc pas très bien assumé?
Pour conclure, c'est agréable à lire, ça ne laisse pas de souvenir impérissable, et en y retravaillant, il pourrait en tirer quelque chose qui pourrait tenir en 100 pages, et qui atteindrait un peu plus de profondeur. Avec moins de poudre. Aux yeux.
Et c'est pas tout ça, mais là, je passe à un truc beaucoup plus sérieux, parce que dans deux jours, c'est le dernier. Jour.
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