J'ai enfin lu un Houellebecq. Le dire comme ça, c'est donner beaucoup d'importance à l'auteur, ou accréditer la stratégie de com de sa maison d'édition. Mais comment en parler sinon? Jusqu'à présent, j'avais passé mon chemin, écoeurée par le battage médiatique autour de l'auteur et de ses écrits. La pression étant retombée, le bouquin me tendait les bras sur l'étagère "nouveautés"...
C'est donc avec beaucoup de circonspection que j'ai attaqué la lecture. Je m'attendais à quelque chose qui serait du lévy-version trash, ou alors, un truc poseur et imbitable. En fait, ni l'un ni l'autre.
Il se dégage de ce roman, un calme, qui doit correspondre à la personnalité du peintre. Rien n'est compliqué, passionné. Les choses coulent. Les unes après les autres.
Bien sûr, il y a des trucs bizarres. Cette façon de coller en avant des pipoles, comme si on voulait nous faire aimer ces gens, ou tout au moins, leur accorder du crédit ou de la valeur. Bien sûr, l'auteur se met en avant comme une star incontournable, un personnage à part entière, ce citant, et balançant à tous vents ses patronymes, titres de romans passés - j'attendais même le chiffre de ses ventes, c'est pas venu-, comme si il cherchait à "faire du mot clé", prenant le lecteur pour un moteur de recherche. Quelques opinions personnelles, dont on sent qu'il a voulu les caser à tout prix, sortent par-ci par-là, dans les réflexion d'un personnage créé juste pour l'occasion (Hélène, prof d'économie désabusée), et là, ça frise carrément la maladresse.
Nonobstant, (joli mot, n'est-ce pas? C'est mon "pour autant" à moi) j'aime bien. Ce regard dépassionné. Sans pitié, sans appitoiement, cette distanciation austérienne, ces réflexions en apparence peu profondes, mais qui traduisent si bien le constat de solitude. Houellebecq se présente dans ce bouquin, comme quelqu'un d'attachant tellement il l'est peu.
Quant à la promo, faire la pute pour vendre son bouquin, qui irait le lui reprocher? Après tout, c'est exactement ce que fait tout une chacune en se mettant en vitrine sur fb, tweet, pin, et j'en passe. Lui, au moins, il a un produit à monnayer.
Je ne dis pas que je vais me précipiter sur ses ouvrages précédents. Si ils croisent mon chemin, je les ferai enregistrer sur ma carte, et les rendrai avant la date limite. Mais pas plus. Même si je suis quand même curieuse d'en savoir un peu plus sur le bonhomme.
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