dimanche 24 juillet 2016
Arlette n'est pas couchée.
Arlette n'est pas couchée...même si...
L'émission de Ruquier.
Le principe: un invité est enfermé dans un fauteuil circulaire comme une arène.
Le Maitre de Cérémonie le présente au public sur un ton alerte et souriant, qui masque déjà quelques piques salées, puis on lâche les pit bulls.
Les deux pré-cités, un homme, une femme, ont survolé l'oeuvre, et en ont extrait à grand renfort de coupures, ellipses et autres artifices honteux des torchons à sensation, des bribes, dont ils ont peaufiné la présentation.
L'invité, acculé dans l'arène par ce déferlement de perfidie, tente tant bien que mal de répondre aux questions rhétoriques, parfois tellement alambiquées et à tiroirs qu'il ne sait plus - non plus que le public- ce qu'on lui demandait.
Je comprends que ces deux interviewers soient frustrées. Ils ont en charge une mission difficile: mettre en valeur et ouvrir le micro à des gens qui ont des choses à dire, et qui les expriment par le chant, l'écriture, le jeu...sans jamais pouvoir s'exprimer soi, se contenter du rôle de faire-valoir. Ça demande une abnégation et un professionnalisme rares.
La plupart des invités se font lyncher, parce que dans le genre mauvaise foi et affirmations tronquées, les deux acolytes sont roués.
Toutefois, certains leur clouent le bec. C'est un Onfray qui les renvoie à leur dictionnaire, un Lucchini qui "fait" du Lucchini et occupe tellement brillamment l'espace que même le plus hargneux des deux ne peut "en placer une", un Arno, nature, décalé et désarmant, que les balles n'atteignent pas.
Et puis le phénomène Clarika. J'ai écouté en retenant mon souffle. En me demandant quelle saloperie ils allaient bien pouvoir dégainer. Allez savoir pourquoi, ils n'ont pas été méchants. Pas du tout. Comme si pour une fois, ils n'avaient plus aucun venin à cracher. Peut-être parce qu'on ne frappe pas quelqu'un qui souffre déjà assez.
L'objectif de l'émission, c'est bien entendu de faire de l'audience afin de vendre les espaces publicitaires que vous gobez avant, pendant, après. Et pour "faire de l'audience", il y a un moyen facile et ancestral: donnez des jeux au peuple (du cul aussi). Des jeux bien sanglants, méchants et tout. Vous vous en fichez de ce qu'ils se racontent, là sur l'écran. Ce qui vous fait plaisir, c'est de voir un homme, une femme, suffisamment célèbre pour justifier un passage télé, se faire mettre en pièces.
Avant que le bashing ait la cote, dans les grandes années Canal, Philippe Gildas et Antoine de Caunes faisaient le même travail. Avec une philosophie différente. On n'avait pas la nausée après un bon vieux Nulle Part Ailleurs...
J'ai lu quelque part que la démissionnaire de l'émission rêvait "d'être" Anne Sinclair.
Y'a du boulot...
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