lundi 25 juillet 2016

Arlette, la vie est une fête.

La vie est une fête.
Le titre du bouquin que j'ai offert à mon beau-père au dernier Noël. Je suis une femme mariée, j'ai donc un beau-père.

Au lieu d'aller incriminer les uns et les autres qui "auraient dû", qui "n'ont pas fait leur boulot", je me souviens des analyses post attentats parisiens de l'automne. "Ils" dénoncent "la fête", alors ils visent les endroits où les gens se rassemblent pour prendre du bon temps en masse: stades, concerts, gros rassemblements populaires.

Forts de ce constat, "on" a organisé une compétition européenne de foot, et "on" continue de vendre à grands coups de réclame les "gros" concerts et tous les événements à grosse jauge.
Alors, "eux", en face, ça les fait bien marrer de voir qu"on" n'a pas compris.
Les réactions ont toutes consisté en de gros rassemblements offrant une fois de plus des cibles faciles.

Quand on se sent impuissant vis à vis de cette menace, pourquoi ne pas revoir un peu nos procédés et se demander si un petit concert dans une salle de campagne avec 150 spectateurs n'est pas aussi festif qu'une jauge à plus de 10000? Qui prend on pour un con quand on lui vend très cher une place pour contempler, debout parmi des gens suant qui ont fait 2 heures de queue, un écran géant sur lequel s'agite une "star" qui pourrait très bien être un sosie chantant en playback?
Qui s'est seulement posé la question de ce que signifiait "la fête"?
Pour moi, une fête, c'est aussi se retrouver à deux un soir les yeux dans les yeux. C'est une cérémonie en famille, où tout le monde tient dans le séjour d'une maison normale. C'est les 3 manèges du village et le tir aux pigeons, si il vous faut vraiment des attractions payantes. C'est un apéro improvisé au coin d'une rue, un yéti qui sort sa guitare au feu de camp. Y avait-il un service de sécurité et des caméras de surveillances aux Comices agricoles lorsqu'Emma Bovary se fit draguer par l'autre commercial à deux balles? Non. tout le monde connaît tout le monde au bal du village, et le moindre suspect est vite repéré neutralisé. Et d'ailleurs, une "fête" aussi petite, ça ne compte pas comme une fête.

Là où moi je dis "c'était un endroit magnifique, on n'a croisé personne sur les chemins pendant plusieurs heures" d'autres répliquent " super, il y avait tellement de monde qu'on n'a rien vu, c'était le pied".

Regardez vos vies. Posez-vous juste cette question: quand avez-vous été le plus heureux? Dans une foule anonyme pour regarder péter des fusées dans le ciel, ou bien au barbecue de Bernard et Paulette?
Il est où, l'étalon de la fête?
Est-ce que la leçon des bombes, des camions, des fusillades ça serait pas juste ça? Une sonnette d'alarme qui nous dit qu'on ne sait plus goûter le sel de la vie. Les moments non commerciaux.
Et si le peuple désertait les manifestations à gros tirage, pour retrouver des relations vraies? Qui en pâtirait? Personne. Les municipalités, régions, et autres dirigeraient les crédits des feux d'artifice vers des postes plus utiles, on servirait moins la "société de consommation" et peut-être qu'on ne s'en porterait pas plus mal.

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