Il a suffit de quelques notes au piano, des paroles anodines, et les larmes m'ont submergée. Tous ces moments, ces samedis soirs où nous nous retrouvions dans une église, chaleur des sourires, M. tes yeux bleus, ton sourire et ton manteau gris, les enfants qui couraient en tous sens, les prémices d'une soirée entr'amis...Tout est remonté à la surface. Je les sentais tous les trois autour de moi, sollicitants, je portais un sourire sur mes lèvres, et personne encore ne s'était ingénié à me les arracher, me les couper, gratuitement.
ça parlait de lampe, de confiance à choisir, de toutes ces choses qui paraissent si loin, dix ans plus tard.
Que de catastrophes, de malheurs et de désastres accumulés depuis. Sans raison apparente. Le cours normal de la vie. D'autres sont venus garnir les bancs, et se quittent en écoutant le même chant.
Arlette la vipère et la commère pourrait vous dresser la liste des Grandes Catastrophes survenues. Elle pourrait vous nommer tous les squelettes qui se cachent dans les placards de ces sourires de convenance. Derrière ces jolies façades soigneusement repeintes, ces visages entretenus, ces crispations incontrôlées aussi.
A quoi bon? La façade, pour certain, c'est devenu leur unique raison de vivre. Et comme une fissure dans un enchevêtrement de bâtiment pourrit l'ensemble et se propage, ils décident de faire front pour sauver la face-ade.
Mes larmes coulent. Chaudes. Inutiles. Répréhensibles. Mais elles coulent. Là où d'autres ne sont que haine et vengeance, intérêt et calcul, moi, bêtement, je fonds. En larmes.
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