lundi 5 octobre 2015

Arlette coupe son rosier Centifolia

C'était pas la saison.
C'était peut-être pas la bonne lune.
Mais c'était une question de survie.
Reste à savoir de quoi.
Il était superbe. Haut, touffu, généreux. Même si cette année, il avait fleuri avec beaucoup de parcimonie. Il n'était pas tombé malade, et formait un rempart vert protecteur, sur le chemin de la piscine.
Toutes ces branches, dans la brouette (la 3 ème!) faisaient comme un corbillard. Un tombereau qui part vers le cimetière. A force de littérature sur la taille des rosiers, j'en ai conçu une appréhension irraisonnée.
Ce rosier Centifolia, c'était un cadeau de Suzanne. Elle est morte il y a deux ans. Je l'avais aperçue penchée sur une route de salades, dans son potager. Quand elle s'était redressée, j'avais cru voir ma grand-mère. On avait sympathisé. Je passais la voir, je lui achetais des légumes, on papotait tomates, courges, jasmin. Elle me racontait la cueillette, quand elle était jeune fille. puis un jour, elle a tiré de dessous son "galant de nuit", un pot avec une bouture de rosier. La vraie rose de Mai. Je l'ai chouchouté, et quand je suis adossée sur mon lit, je le vois voyais par la fenêtre.
Tant bien que mal, j'ai taillé des boutures. Les ai piquées un peu partout, pour démultiplier les chances de reprise. Dégarni les grosses branches épineuses, pour en faire des remparts de protection contre les nuisibles.

Le rempart vert a disparu. On aperçoit à nouveau un fil électrique, des marques de "civilisation". Superstition ridicule. J'ai peur. Qu'il ne s'en remette pas.


2 commentaires:

  1. Quelles nouvelles de vos boutures ?

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  2. les boutures spécialement préparées n'ont rien donné...les tiges mises en terre pour servir de tuteur ou de protection à des plantes plus fragiles, elles...ont fait des racines et se sont reproduites.

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