lundi 11 juillet 2011

Mots d'ado

22h43 gare d'Antibes. Il est arrivé, calme, chemise, foulard, sac et guitare. Un sourire tranquille aux lèvres. Rayonnant. M'a serré dans ses bras. Moi, j'étais toute empêtrée, tournant-virant.
Alors?
Difficile de résumer en quelques mots.
Alors, il a raconté le lieu, l'emploi du temps, les activités.
Et puis, dans la nuit juste entrecoupée de phares -il ne pensait même plus à me faire remarquer que je ne tenais pas le volant correctement- il a dit "tu sais maman un camp scout, c'est pas des vacances".
Aussitôt affolée, mais il a ajouté "c'est quelque chose de tellement exceptionnel qu'il n'y a pas de mots pour le décrire".
J'ai souri.
Mon enfant.
Heureux. Planant.
Et puis aussitôt, j'ai pensé à l'autre. Celui qui vit de l'autre côté. Dans la rue, chez les copains, devant des consoles, zonant une clope à la main sur les marches. Adorant les Dieu fric et superficialité. Avec qui on fait attention d'utiliser des mots simples pour ne pas le laisser de côté. Celui qui n'a pas choisi. Qui fut un sportif prometteur, un petit garçon honnête et gagneur, qui a porté la chemise jaune de louveteau, fait sa promesse, et puis rien. J'ai mal parce qu'il ne connaîtra jamais ça. C'est mon enfant aussi.

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