jeudi 31 mars 2016

Arlette fait son lit


 Le second lasagne bed de l'île vient de sortir sur terre. J'ai choisi, à mon corps défendant, un coin reculé du jardin, hors de la vue, pour y installer le deuxième lit expérimental. L'intérêt de cette technique, c'est que l'on crée du sol à un endroit aride - il parait que ça marcherait même sur un morceau de trottoir en ville!- avec des matériaux que tout le monde considère comme des déchets.



J'ai suivi à la lettre les prescriptions de "La graine indocile" en alternant les couches de déchets carbonés - ici le carton du broyeur, des branches récupérées au coin du chemin le jour du ramassage des déchets verts, du broyat d'olivier gentiment donné par le voisin lors de ses tailles d'hiver, et les couches azotées, ici la tonte de la pelouse du voisin. Mon seul désespoir c'est de ne pas avoir de "terre" disponible à mettre en couche finale, car notre sol, six ans après le chantier de construction, consiste toujours en une argile verte que seules les carottes sauvages apprécient.


La mise en place de ce lit a requis des efforts non négligeables: débarras de la zone afin de maintenir une possibilité de circulation à brouette entre le mur et le lit, récupération du broyat d'olivier qui jouait le rôle de paillis, et surtout, transport au diable, par une route accidentée (deux chutes qui me laissent les poignets un peu douloureux) des bottes de paille depuis l'étage inférieur. Lorsque nous visitions des terrains pour y construire notre île, nous trouvions fades les terrains plats...la fadeur est pourtant confortable...


Il me faudra donc passer à la jardinerie charger quelques sacs de terreau pour la couche finale, avant de semer, repiquer...

De manière très symbolique, et pour rester en cohérence avec le concept de "permaculture chic" à l'île blanche, j'ai tenu à ce que la première plante repiquée dans le lit d'apparat (celui des étages supérieurs) soit un pied de lys blanc. Que voici:


Et même si je sais que ma paille va choquer les formattés-asptisés, amateurs de souffleur de feuille et de pelouses tondues, je persiste: c'est pas tous les jours qu'on peut donner la vie.






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